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MISE EN PLACE DU CORPS

En 1696, Vauban est chargé d'organiser le corps des ingénieurs des camps et armées du roi, dits plus tard ingénieurs géographes. tout ceci est fait empiriquement.
Le XVIIIe siècle apportera les retouches et les compléments.

" Sa Majesté voulant rendre le corps des ingénieurs de plus en plus utile à son service, lui donner des marques de sa satisfaction et règler les rangs que tiendront à l'avenir les dits ingénieurs entre eux et avec les officiers de ses troupes tant en campagne que dans les places, elle a ordonné et ordonne ce qui suit :

" Article 1er . Le corps du Génie sera composé à l'avenir de trois cents ingénieurs..." Ainsi débute l'ordonance du 7 février 1744 "sur le service et le rang des ingénieurs" ; le mot "Génie" figure dans le corps de l'ordonnance et non dans le titre.

Le 8 décembre 1755, surprise : une ordonnance "pour punir l'Artillerie avec le Génie" est promulguée.

 


Gravure extraite des Travaux de Mars ou l'Art de la Guerre
par A.Manesson Mallet (1684-1691)

Gravure des Travaux de Mars
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En fait ce n'est pas une surprise pour tout le monde. L'Artillerie et le Génie ont une origine et une formation communes; au cours des sièges du siècle précédent, leurs actions étaient étroitement unies. Vauban lui-même n'était ni artilleur, ni sapeur, il dominait ces deux techniques.

 

Portrait de Vauban par Le Brun (Bibl, Inspection du Génie)


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L'ECOLE DE MEZIERES

Sa création date de 1748. Le recrutement des ingénieurs par le rang disparaît peu à peu.
L'examen et le "noviciat" par lesquels passaint les officiers, généralement d'infanterie , qui voulaient deveir ingénieurs font place à un examen d'entrée et à une scolarité de deux ans à Mézières.

L'ordonnance de 1776 prévoit même que:
- les deux premières années seront passées dans les unités de sapeurs et de mineurs du Corps Royal de l'Artillerie
- les deux années suivantes dans les brigades su Service du Génie
- les deux autres années encore dans les régiments d'infanterie.
Enfin, "après ce années d'épreuves", les aspirants qui, entre temps, ont pris rang de lieutenant en premier retourneront dans les brigades et subiront un dernier examen, présidé par leur directeur, à la suite duquel le ministre le nomme ingénieur avec grade de capitaine.

Le renom des ingénieurs français, particulièrement ceux de Mézières leur ouvrit ainsi qu'au corps naissant des voies nouvelles.
Déjà Vauban avait envoyé un de ses ingénieurs au Siam enseigner comment les Occidentaux concevaient la fortification. Il y a quelques année sur la vieile muraille du Québec fut mise à jour l' inscription: "Cette fortification a été comencée par ordre du roi le 25 avril 1687, sous le direction de M.Denouville, gouverneur, sur les plans de M. de Vauban, commissaire général des Fortifications du royaume.
Plus tard Autriche, Russie, Turquie, et dans une moindre mesure Prusse et Angleterre attirèrent les ingénieurs. De son côté, le corps du Génie s'efforça d'étendre le champ de ses activités en Métropole et aux Colonies (l'ordonnance du 14 mars 1784 confie au corps du Génie la responsabilité des fortifications dans toutes les colonies).
La guerre d'Indépendance américaine attire plusieurs ingénieurs. Les officiers du Génie enmenés par La Fayette ou émigrés s'imposèrent par leurs connaissances . Aussi le gouvernement des Etats Unis fit appel à eux pour former et organiser le Corps du Génie militaire Américain. Ils contribuèrent à la création de l'Ecole Militaire de West-Poin.

Carte de Pondichery, 18 octobre 1778
(Archives Nationales, Section Outre-Mer.)

Pondichéry
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LA MAIN-D'OEUVRE DES INGENIEURS

Dans le principe, les travaux du temps de paix sont effectués sur marchés soit à l'entreprise, soit en "gérance", c'est-à-dire en régie directe par embauchage d'ouvriers. Aux armées, la maintenance est essentillement militaire, au moins depuis le début du XVIIIe siècle, ou les "corvées" ont disparu.

Les pionniers:

Le mot est très ancien, il dérive de l'italien pedone ou de l'espagnole peone.
En 1635 Fabert propose "d' enrégimenter les ouvriers capables de manier les outils qui servent aux ouvrages militaires "

Les sapeurs:

Ce n'est pas le système des "pionniers", spécialistes non combattants ou mauvais combattants, qui a été suivi pour donner aux troupes les hommes de métier dont le besoin est allé croissant.
Au siège d'Amiens en 1547, Henri IV fit effectuer les ouvrages par des soldats de l'Infenterie sous le direction des ingénieurs.
Louis XIII renouvela, devant Saint-Jean d'Angely en 1621, le mesure prise par Henri IV à Amiens; il décida que les soldats d'Infanterie qui travaillaient aux tranchés et aux batteries recevraient à l'avenir une solde extraordinnaire.

A la veille de la Révolution, l'Artillerie a huit régiements (comprenant deux compagnies de sapeurs) dont un, sans sapeurs, aux colonies, sept compagnies de mineurs et douze compagnies d'ouvriers.

Par décret du 2 décembre 1790, les sapeurs disparaissent du corps de l'Artillerie. Ils réaparaîtront trois ans plus tard, d'abord autonomes, quelques mois, puis seront attribués au corps du Génie (1794).

Les Mineurs:

Tardivement les unités de mineurs sont crées; le première en 1679, "à la suite" du régiment des Fusilliers du Roi.
Le nombre des compagnies permanentes de mineurs ira croissant et se stabilisera aux environs de six pendant le siècle suivant, formant un "Corps" rattaché à l'Artillerie", présentant la plupart du temps une personnalité et une autonomie certaines; corps savant d'ailleurs, car ses officiers ont dû faire des études sérieuses et dangereuses sur les propriétés et les effets des poudres.

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Les propos hstoriques sont tirés de la "Revue Historique de l'Armée" (1966)